Aller au contenu principal

Lettre à toi, Boomer - Par Geneviève Girard et Myriam Mongrain

Lettre ouverte
logo projet lettre ouverte
Corps

Lettre à toi, chèr.e «Boomer» qui trouve que nos jeunes sont lâches, paresseux, qu’ils travaillent mal, qu’ils n’ont pas d’ambition, etc (Bref, tous les stéréotypes qui nous font gricher des dents et plus encore).

En cette Journée internationale de la jeunesse, laisse-nous te prouver que les Milleniaux et les Gen Z sont une part importante de notre économie et de notre société. Surtout, laisse-nous te présenter deux générations qui sont belles, intelligentes, impliquées; celles avec qui on échange quotidiennement, et qui nous surprennent positivement de jour en jour.

Les jeunes et l’emploi

Contrairement à ce que toi, boomer endurci peut écrire en commentaire sur Facebook, il y a plus de jeunes actif que tu pourrais le croire. Par actif, on entend être à l’école, en emploi ou en démarche. Attends de voir les statistiques suivantes, tu risques de changer ta perception!

On constate que les personnes âgées de 55 à 59 ans sont deux fois plus nombreuses que les 30 à 34 ans à être ni en emploi, aux études ou en formation (ceux que l’on appelle les NEEF). Alors que les NEEF représentent 7.8% chez les 17 à 19 ans et 12.6% chez les 30 à 34 ans, les statistiques grimpent à 27.8% pour les 55 à 59 ans. Ce n’est quand même pas négligeable comme différence. Les 55-59 ans sont alors deux fois plus nombreux que les 30-34 ans à ne pas être économiquement actifs dans la société! Là on sait, tu vas nous dire « Les 55-59 ans ne font même pas partie des Boomers! ».  On sait, mais considérant que beaucoup de Boomers sont à la retraite, la statistique avec votre tranche d’âge n’aurait pas été très pertinente dans le cadre de cette comparaison! 

C’est donc un stéréotype qui a la couenne dure que de dire que les jeunes ne veulent pas travailler (et qu’ils profitent de la PCU). Pense à ça la prochaine fois avant de prétendre connaître la réalité des jeunes d’aujourd’hui.

Parlant de prétendre connaître la réalité des jeunes aujourd’hui, on t’entend penser « Peut-être qu’ils sont actifs mais rendus sur le terrain ça ne travaille pas fort fort… ». As-tu déjà analysé que chaque génération tient (quasi) le même discours par rapport à ses générations cadettes? Fort probablement que ton grand-père disait la même chose de toi! Ça s’explique de manière plus-que-simple! Les méthodes de travail changent, les perceptions changent et les priorités changent. Ce n’est pas parce que « Le petit nouveau » ne travaille pas exactement comme toi qu’il travaille mal. Il perçoit juste la tâche différemment, en fonction de ses priorités, de ses valeurs et de son éducation. À la place, on te suggère d’être attentif.ve à ce qu’il fait différemment et à ouvrir le dialogue afin de comprendre son raisonnement. Tu pourrais être surpris.e et soudainement, tout pourrait faire plus de sens pour toi. On te rappelle qu’il s’agit de générations qui savent réfléchir et qui ont un sens critique particulièrement aiguisé.

Implication citoyenne

« Les jeunes ne pensent qu’à leur nombril. » Avoue, toi chèr.e Boomer aux milles opinions, que tu as souvent utilisé cette phrase. Mais sais-tu réellement quelle place occupent nos jeunes dans notre société? 

Plus précisément, en Mauricie, lorsque l’on dresse le portrait des bénévoles, on constate que les 18 à 34 ans représentent le quart des bénévoles. Ces jeunes ce sont des étudiant.e.s qui ont un emploi à temps partiel. Ce sont aussi de jeunes professionnel.e.s ou entrepreneur.e.s. Ce sont aussi des jeunes mères et pères. Tous des gens qui s’implique bénévolement pour une cause alors qu’ils pourraient dire qu’avec le travail, les loisirs, les études, les ami.e.s et la famille, c’est bien assez!

En réalité, si l’on se réfère aux plus récentes statistiques concernant l’engagement bénévole des jeunes dans la population québécoise (2004 à 2013), les jeunes de 15 à 34 ans font même davantage de bénévolat que leurs aîné(e)s de 35 ans et plus (37,1 % contre 29,9 % en 2013)

En plus de s’impliquer traditionnellement dans la société (on parle ici de bénévolat, de participation publique et sociale, etc.) les jeunes font aussi bon escient de leur présence sur les réseaux sociaux. Parmi quelques Tiktok (ou publications Instagram pour les Milléniaux) plus ludiques, on retrouve des prises de positions fortes, des publications militantes, des publications valorisant le self-care et des publications abordant des sujets autrefois tabous comme la santé mentale, la sexualité, diversité culturelle. Les jeunes s’impliquent au-delà de ce qui était fait autrefois et c’est une raison supplémentaire pour laquelle on est fièr.e.s d’eux.

En plus de prendre une part active dans notre société, tel que mentionné lors des paragraphes précédents, nos jeunes réfléchissent, remettent en doute, font avancer les choses, mais surtout, brillent de leurs générations! Les Gen Z brillent de leur créativité, de leur esprit de communauté, de leur autonomie, de leur caractère autodidacte (merci Youtube!) et de leur ouverture d’esprit. Du côté des Milléniaux, c’est plutôt leur fine connaissance de la technologie et des réseaux sociaux qui les distingue, en plus de leur esprit d’entrepreneuriat et d’initiative, leur transparence, leur esprit d’analyse, leur esprit critique et leur soif d’aventure et d’expériences. Nos jeunes œuvrent activement à créer une société qui leur ressemble; une société proactive, ouverte et équitable et honnêtement, on pense que ça ne peut que faire un grand bien à la société.

À toi, Boomer qui passe beaucoup de temps à rabaisser nos jeunes sur les réseaux sociaux, on t’encourage à prendre exemple sur ces deux générations. À prendre exemple sur leur ouverture sur l’autre afin de mieux les comprendre et de mieux comprendre leurs actions. À prendre exemple sur leur soif de connaissances afin de t’informer sur leur réalité et leurs motivations. À prendre exemple sur leur sens critique pour ne pas écrire (et croire…) n’importe quoi sur Facebook.

On t’invite, en cette journée qui célèbre la jeunesse, à prendre quelques minutes pour parler avec un.e jeune et lui demander quels sont ses rêves et sur quoi il.elle travaille en ce moment. Ça pourrait donner lieu à un bel échange, en ce 12 août!

Publié par

Myriam Mongrain
Ayant un intérêt marqué pour tout ce qui touche aux différentes facettes de notre société, j’aime m’intéresser autant à la politique qu’aux relations entre les individus. Je crois dur comme fer que chaque individu contribue à sa manière à faire le monde dans lequel on vit et que tout le monde peut faire une différence en agissant sur ce qui leur tient à cœur. J’ai envie d’aider les jeunes à se connaître, à connaître leur apport dans la société, mais surtout, de les amener à prendre la place qui leur revient. À go on change le monde ? Go!